Encore un point sur lequel on nous pose beaucoup de questions : c’est pas trop compliqué de voyager avec son chien en Europe ? qu’est-ce qu’il mange ? ça sent pas trop le fauve dans votre van ? et pour les visites vous faites comment ? y’a des vaccins spéciaux à faire ?
Et c’est bien normal !
En effet, avant de partir en vadrouille en Europe avec Lucky, nous ne savions pas quelles étaient les règles et obligations, les conseils à suivre… nous avons donc fait pas mal de recherches pour trouver les réponses.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, petite présentation de Lucky.
Nous l’avons adopté en janvier 2017 à l’âge d’un an et demi. Cela faisait déjà deux fois qu’il séjournait à la SPA… un peu incompréhensible pour nous car c’est un superbe croisé Border-collie/Labrador avec le nez tordu, un peu toqué de la balle, qui tire sur sa laisse… certes :roll: mais très sympa, joueur, câlin, à l’écoute et qui s’adapte vite.
Nous l’avions avant de décider de voyager et c’est tout naturellement que nous avons choisi de l’emmener avec nous. Impossible de le laisser de côté aussi longtemps, il fait partie de notre vie.
Dans cet article, nous voulons partager les informations récoltées ainsi que notre expérience de la vie en van avec un chien.
Bien-sûr, les infos et conseils que nous vous donnons datent de 2018 et peuvent avoir évolués, n’hésitez pas à vérifier (et même à nous prévenir pour mettre à jour l’article).
Où se renseigner avant de voyager avec son chien ?
Nous utilisons beaucoup le site Anivetvoyage (véritable bible en ce qui concerne le voyage en France ou à l’étranger avec votre animal), mais aussi le site de l’administration française Service-Public.fr et les sites des ambassades des pays que nous visitons.
Nous vous conseillons d’en parler avec votre vétérinaire habituel et éventuellement avec la Direction des Services Vétérinaires (qui se trouve maintenant dans la mission des Directions Départementales de la Protection des Populations).
On peut aussi trouver de bons tuyaux sur les forums… à vérifier bien-sûr.
Quels sont les risques ?
Autant en parler dès le début car c’est pas « jojo ». Si vous ne suivez pas la réglementation du pays où vous allez, votre petit loulou peut être placé en quarantaine, renvoyer dans son pays de provenance voire même être euthanasier dans certains cas extrêmes… et plus simplement, avoir des problèmes de santé.
De votre côté, vous risquez des amendes, de devoir payer les frais engendrés (quarantaine, transport, etc.) et des discussions pas toujours drôles avec les autorités.
Même s’il est vrai qu’on ne se fait pas souvent contrôler à ce sujet, que les frais de véto représentent un coût, nous trouvons qu’il est de notre responsabilité de prendre soin de son animal.
Quelle sont les formalités pour entrer dans un pays ?
Vous êtes peut-être dans le même cas que nous avant de partir : les formalités paraissent compliquées… avec du recul, ce n’est pas vraiment le cas, surtout en Europe !
Cependant, même si les règles ont tendances à se rejoindre en Union Européenne, il faut malgré tout se renseigner sur la législation en vigueur dans chaque pays.
Dans l’Union Européenne (UE)
Le transport d’animaux (moins de 5, sinon c’est considéré comme du commerce) est grandement facilité de manière générale.
Le chien, chat ou furet doit être :
- âgé de plus de 15 semaines,
- identifié (puce ou tatouage clairement lisible fait avant le 03/07/2011),
- vacciné contre la rage (vaccin valable 21 jours après la primo-injection et à renouveler tous les ans),
- avoir un passeport européen (fourni et rempli par votre vétérinaire).
La plupart des pays interdisent ou limitent l’entrée de chiens considérés comme dangereux, renseignez-vous.
En revanche, il existe des règles supplémentaires pour les chiens uniquement dans certains pays de l’UE :
- vermifuge contre les échinocoques (praziquantel, epsiprantel), administré par un vétérinaire minimum 24h et maximum 120h (5 jours) avant l’entrée sur le territoire, noté sur le passeport : Finlande
- idem mais vermifuge contre les ténias (praziquantel) : Irlande, Malte et Royaume-Uni*
- examen clinique réalisé par un vétérinaire, noté sur le passeport : Finlande
- acheminement par un moyen de transport autorisé : Malte et Royaume-Uni*
- notification d’arrivée à effectuer avant l’arrivée : Malte
*le Royaume-Uni doit sortir de l’UE dans quelques mois, les règles sont donc susceptibles de changer.
Un exemple concret : nous venions d’Estonie pour rejoindre la Finlande via le ferry (Tallinn – Helsinki). Trois jours avant la date de traversée, nous avons été voir un vétérinaire (sans rendez-vous). Elle nous a reçu sans problème et a donné le vermifuge à Lucky. Prévoyez un peu de nourriture si votre chien est difficile, Lucky gobe les comprimés comme une friandise . Elle a ensuite rempli son passeport dans les parties vermifuge et certificat de santé.
Cela a été très facile et beaucoup moins cher que prévu, un peu plus de 20 € (seulement !).
La vétérinaire était très sympa et parlait bien anglais (mieux que nous d’ailleurs…), voici ses coordonnées si vous passez par là :
Lasnamaë Loomakliinik Oü
P. Pinna 19
13615 Tallinn, Estonie
Petite astuce : essayez de trouver un vétérinaire dans le pays où vous êtes le plus proche possible de la frontière du pays où vous vous rendez, ils voient passer plus souvent des voyageurs que ceux plus éloignés.
Hors Union Européenne
Difficile d’être exhaustif ici mais pour donner les exemples les plus courant :
- Suisse, Andorre et Bosnie-Herzégovine : mêmes règles que les pays membres de l’UE,
- Norvège : mêmes règles que les pays membres de l’UE + vermifuge contre les ténias (praziquantel), administré par un vétérinaire minimum 24 h et maximum 120 h (5 jours) avant l’entrée sur le territoire, noté sur le passeport,
- Monténégro et Macédoine : mêmes règles que les pays membres de l’UE + certificat sanitaire établi dans les 30 jours avant l’entrée, réalisé par un vétérinaire du pays de provenance,
- Albanie : mêmes règles que les pays membres de l’UE + certificat sanitaire établi dans les 7 jours avant l’entrée, réalisé par un vétérinaire du pays de provenance.
PS : voici les coordonnées du vétérinaire vu en Suède avant de rentrer en Norvège (sans rendez-vous, 30 € environ) :
AniCura Borlänge kliniken
Nygårdsvägen 25
78170 Borlänge, Suède
Et pour revenir en France (et plus généralement dans l’UE) ?
Il est nécessaire que la vaccination antirabique de votre animal soit toujours en cours de validité à la date prévue de votre retour en Union Européenne.
Lorsque vous sortez de l’UE, il est important de discerner deux cas pour y revenir :
- le pays tiers a une situation favorable au regard de la rage (Norvège, Suisse, etc.) : vaccin antirabique toujours valide,
- le pays tiers a une situation défavorable (Turquie, Albanie, Monténégro, etc.) : vous devez avoir fait faire en France, avant votre voyage, un titrage antirabique. Il s’agit d’une prise de sang, réalisée par un laboratoire qui certifie que le niveau d’anticorps contre la rage est suffisant. Cette formalité coûte environ 80 € et est valable à vie si vous faites les rappels du vaccin contre la rage dans les temps. Le titrage est très important, autant pour ne pas être ennuyé que pour vérifier que votre animal est bien protégé.
D’autres conseils pour voyager avec son chien ?
Oouuuuiii bien-sûr
Au-delà des formalités obligatoires, voici ce que nous avons fait avant de partir :
- prévoir le traitement antiparasitaire (puces et tiques) habituel pour la durée du voyage,
- acheter un collier contre la Leishmaniose (moustique) dans le sud de l’Europe en particulier,
- stocker les sacs de croquettes de Môôsieur Lucky car il a une alimentation particulière (allergies). Il doit être cependant possible de trouver à peu près tout type de croquettes partout en Europe,
- prendre une muselière (même si votre chien fait le malheureux ), cela vous sera utile si vous prenez le ferry, les transports en commun, dans certains parcs, dans la rue dans certaines régions d’Espagne (et oui),
- acheter un harnais + ceinture de sécurité car Lucky voyage devant sur une moitié de banquette passager (une moitié minimum… il s’étale plutôt bien sur nous d’ailleurs ). La ceinture est obligatoire pour les chiens aussi et protège en cas d’accident,
- le petit + : prendre une solution tannante pour qu’il ait des coussinets bien costauds !
Et au quotidien, comment ça se passe ?
Nous écrivons cet article en septembre 2018 après une expérience en Europe du nord, en Suisse et Autriche. Nous mettrons à jour si besoin après le le sud de l’Europe où nous nous rendons en ce moment.
Côté pratique
Un chien de 22 kg dans un petit Renault Trafic, ça prend un peu de place :-) . D’autant plus quand il emmène avec lui ses croquettes, sa gamelle, sa gourde-abreuvoir, son tapis, ses laisses, ses joujous… Il fallait donc prévoir où ranger tout ça.
Les 40 cm supplémentaires du Trafic L2 par rapport au L1 nous ont permis d’avoir un espace pour Lucky au pied du lit et… devant le coin cuisine mais pour l’instant il ne touche à rien, un vrai p’tit ange !
Pour ses croquettes (3 sacs de 11 kg pour les 3 premiers mois de notre tour d’Europe), il y en a derrière le siège conducteur, sous la banquette passager, sous l’évier… bref, on a un camion de croquettes ambulant .
Enfin, comme évoqué plus haut, ne négligez pas sa sécurité et la votre lors des trajets. Ne laissez pas votre animal se balader à sa guise… un harnais + ceinture pour chien ne coûtent pas grand-chose et sont faciles à utiliser.
Un nouvel environnement
Avant de partir en van aménagé, nous avions pas mal bougé avec Lucky pour des week-ends ou vacances et il n’a jamais eu de problème pour s’adapter.
Malgré tout, nous savions que la vie en van signifiait se déplacer très souvent, peu de place à l’intérieur, pas de clôture pour marquer son espace… certains chiens s’adaptent très facilement, d’autres auront besoin de temps.
Lucky stressé ? et bien non, comme à son habitude, il s’est fondu dans le décor et dans ce mode de vie dès les premiers jours. Il a vite compris que le Zbab (notre van) était sa nouvelle maison ! Nous faisions aussi en sorte de lui donner une « routine » : gamelle à heure (à peu près) fixe, câlin du matin, pipi du soir, tapis pour dormir, etc.
De toute façon, il s’était bien approprié le van pendant la période des travaux d’aménagement.
Quelques « inconvénients »…
Et oui, voyager avec un chien demande de faire des compromis… mais quand on aime son loulou, on arrive bien à s’adapter.
Restaurants, magasins, musées, plages, parcs publics… nos amis à 4 pattes ne sont pas toujours les bienvenus… heureusement ce n’est pas le cas partout, il faut chercher et s’armer de patience.
De notre côté, nous préférons plutôt randonner en forêt et dormir au bord d’un lac plutôt que visiter les musées ou aller au camping, donc au final pas trop de difficultés.
Par exemple pour les sorties :
- dans beaucoup de parcs nationaux ou réserves naturelles, les chiens doivent simplement être tenus en laisse. Lucky a même fait un trajet en barque dans un parc national en République Tchèque !
- sur la plage, on essaie de trouver des coins isolés (ou autorisés), sinon on y va plus tard quand il y a moins de monde,
- pour les visites, tout dépend du lieu… interdit dans les musées mais souvent autorisé dans les parcs des châteaux, à voir selon vos envies. Sinon, comme pour les courses, l’un de nous reste au van avec Lucky et nous visitons chacun notre tour. On passe déjà 24/24 h ensemble donc quelques heures de séparation ne font pas de mal ,
- pour faire les courses, s’il fait chaud l’un de nous reste au Zbab ou promène Lucky, s’il fait bon on se gare à l’ombre et il reste à l’intérieur avec les fenêtres entrouvertes.
Par exemple pour les transports :
- dans les villes, nous avons été agréablement surpris car les transports en communs (au moins au nord de l’Europe), étaient presque tout le temps autorisés aux chiens. D’ailleurs Lucky a pris le métro à Prague, le tramway à Helsinki, le train régional à Munich, le bus à Bruxelles… Dommage que les chiens ne soient pas plus souvent autorisés en France,
Maj déc 2018 : les transports en commun en Grèce ne sont pas beaucoup pet-friendly non plus… - sur les ferrys, pas de soucis non plus. Avec Viking Line, Tallinn > Helsinki puis Turku > Stockholm : chien autorisé à bord sans muselière. Une employée du bar a même été chercher une tranche de jambon pour Lucky c’est dire !
Maj déc 2018 : les trajets Turquie > Grèce et Grèce > Italie ont été un peu moins sympa… interdiction d’aller à l’intérieur et cages mis à disposition très sales et petites. On est donc resté sur le pont avec lui.
Ensuite, il faut bien-sûr accepter de vivre avec des poils de chien qui se faufilent un peu partout dans le van, de se boucher le nez quand il lâche un pet (comme avec Fred quoi ), de le sortir quand il pleut un peu ou qu’il fait froid, d’aller voir le vétérinaire quand il se coupe sous la patte ou qu’il fait une mini-crise d’épilepsie… Mais quand on y pense, c’était un peu pareil quand on était en maison avec lui donc le changement n’a pas été trop dur !
…mais des tas de bons moments
Avoir son chien en roadtrip c’est tout simplement super !
C’est un membre de l’équipe à part entière, toujours content et d’humeur égale (pas comme nous). Il nous apaise, nous fait rire et nous pousse à sortir même quand on n’a pas trop envie.
C’est une alarme gratuite car ses oreilles bioniques entendent tout et il nous prévient si quelqu’un approche. Parfois il fait du zèle et aboie quand il entend un hérisson, un oiseau, un joggeur qui court ou… une feuille qui tombe, mais c’est rassurant de l’avoir avec nous.
C’est aussi un très bon moyen de discuter avec les habitants ou d’autres voyageurs qui veulent lui faire une caresse ou le faire jouer avec leur chien. On a souvent commencé à parler du chien avant de parler du voyage.
Aujourd’hui on a l’impression d’avoir une relation plus forte avec lui et de le connaître davantage !
Voilà c’est déjà fini !
Non, c’était un peu long c’est vrai :roll: mais on espère vous avoir partagé des infos utiles et sympa.
Et n’oubliez pas, même s’il y a beaucoup de choses à penser et d’efforts à faire : la vie est belle !
Bonjour Emilie et Fred,
Merci pour votre article. Est-ce que vous avez dû renoncer à certains parcs naturels interdits aux chiens ? Si c’est le cas, est-ce arrivé souvent ?
Bonjour Alix ! Bien que notre mémoire ne soit pas parfaite, on n’a pas de souvenir de parcs naturels qu’on ait du éviter… ça a sans doute été le cas mais très peu. Parfois, il faut juste les garder en laisse. Avec Lucky on a même fait un grand parc animalier en Allemagne ou un parc avec des daims, biches et cerfs en liberté au Danemark ! En tout cas, peu d’interdictions en Europe… et si c’est le cas, tant pis pour eux
Merci pour votre témoignage, je me promène aussi avec ma coéquipière ! Et c’est super! Bon voyage et longue vie à luky!
Merci Christine !
En effet, partager ces moments avec son chien c’est magique et ça renforce la complicité, on adore aussi
Salut Lucky ! Qu’est-ce qu’il est mignon !
Encore une fois, merci pour ces infos. Comme il s’agit de votre propre expérience, je sais que ce sont des recommandations fiables.
Est-ce que la personnalité du chien est un critère à considérer pour ce type de voyage ?
Salut Cassi, désolé du retard, on est en plein aménagement d’un nouveau fourgon et on a un peu laissé le blog de côté 😕
Merci pour tout tes commentaires !
Le caractère du chien est à prendre en compte c’est sûr : comment est-il avec les autres chiens ? A t-il tendance à fuguer ? Aime t-il marcher ? Etc 🙂
Après, tous les animaux s’adaptent tant qu’ils ont de l’amour et qu’on s’occupe d’eux 😉
Bonne route !